La Métropole du Grand Paris a créé un fonds de soutien d’un million d’euros pour inciter les villes à tester des innovations numériques sur leur territoire. Créteil va tester un triporteur conçu comme une fabrique numérique nomade, le DIPbike.

Nom de code : DIPbike. Ce drôle de triporteur à assistance électrique, qui embarque les outils d’une fabrique numérique nomade (impression 3D, kits robotique, fraiseuse numérique…) prendra la route mi-janvier, à la rencontre des jeunes de Créteil (Val-de-Marne). Dans les écoles, au pied des immeubles, DIPbike ambitionne de sensibiliser les élèves aux potentialités du numérique, notamment dans le domaine artistique. Imaginé par les services de la ville de Créteil, cet étonnant projet est l’un des premiers lauréats du nouveau « Fonds métropolitain pour l’innovation numériques » (FMIN)

23 projets sélectionnés

Lancé cet automne par la métropole du Grand Paris (MGP), le FMIN se présente comme un appui financier dédié aux collectivités désireuses de tester des innovations numériques. Une première vague de 16 communes et de 23 projets, sélectionnés en novembre 2018, se partageront une enveloppe d’1 million euros. La Métropole finance jusqu’à 50% du projet. DIPbike en coûte 120 000 € entre l’acquisition du matériel, la création d’une plate-forme dédiée et le financement des activités de médiation et d’accompagnement. La dotation de la MGP est « bienvenue même si elle ne représente qu’une partie limitée de l’investissement de la ville en matière de numérique » précise la mairie, qui investira 1 million d’euros sur trois ans dans ce domaine. Loin d’être réservé aux projets « geeks » le FMIN couvre un large champ d’expérimentations. Sucy-en-Brie travaille sur une maison du numérique. Sceaux profite de la rénovation de sa bibliothèque pour réfléchir aux usages du numériques des seniors. Saint-Mandé et Rosny-sous-Bois planchent sur leurs relations aux usagers (chatbot, plate-forme…) avec des attentes différentes, reflet de la diversité des populations qui les composent.; Quatre villes (Antony, Courbevoie, Alfortville, Levallois-Perret…) se lancent dans le stationnement intelligent.

Jouer collectif

Chacune fera à sa manière. Mais la MGP leur demande de jouer le plus collectif possible : elle a prévu, en sus de l’enveloppe moyenne de 40 000 euros, un bonus de 20 000 euros si plusieurs villes s’associent pour des projets. Le DIPbike fera ainsi escale à Gentilly, dont le projet de mindmapping (représentation des idées sous forme de carte mentale) « Lavoir numérique » touche également un public scolaire. Les deux villes vont développer leur projet de concert. « Notre ambition est de susciter des expérimentations dont le retour nourrira les autres villes. Expérimenter c’est compliqué, mais le passage à l’échelle métropolitaine est une bonne idée », fait valoir Marine Choquin, chargée du numérique à la MGP. Les projets seront évalués. En cas de succès, ils pourront être répliqués sur le territoire métropolitain. Comment exister, et surtout innover, à l’ombre de l’effervescence de la capitale ? Les villes de banlieue, même les plus technophiles, n’ont ni les besoins, ni les moyens de leur grande sœur parisienne. La métropole met la dernière main à un schéma d’aménagement numérique qui sera voté en février. Il sera nourri notamment par ces 23 premiers projets et par une nouvelle vague de lauréats qui sera récompensée en juin. La MGP travaille aussi à la « montée en compétence numérique » d’une trentaine d’agents municipaux, via un programme d’incubation baptisé « Explorateurs du numérique ».